Cette obligation est ancienne mais à défaut de déclaration spontanée, l'administration fiscale ne disposait pas de moyens permettant de découvrir ces avoirs, surtout lorsqu'ils dépendaient d'établissements financiers respectant scrupuleusement le secret bancaire et installés en des régions qualifiées aujourd'hui de « paradis fiscaux ».
Désormais, de nombreux pays comme la suisse, les îles Caïmans, et bien d'autres ont signé, des accords multilatéraux destinés à lutter contre l'évasion fiscale et activer l'échange automatique des informations fiscales.
En France, la loi du 6 décembre 2013 et plusieurs circulaires ministérielles, dont la dernière la circulaire du 15 septembre 2016 sont venues organiser la lutte contre l'évasion fiscale en obligeant le contribuable français à la transparence, tout en sanctionnant fermement les comportements passés.
Si la régularisation ne s'opère pas spontanément, en tout cas avant la découverte des avoirs par le fisc français suite à l'information communiquée par la banque étrangère, le contribuable peut être poursuivi pénalement pour « fraude fiscale aggravée » passible d'une amende de 2 millions d'euros outre une peine d'emprisonnement.
Par contre, en cas de déclaration spontanée ce risque est en principe écarté et les conséquences fiscales nettement amoindries.
La régularisation nécessite de constituer un dossier conséquent et complet, qui généralement prend du temps et nécessite l'assistance d'un conseil à savoir :
Cette démarche est conseillée car seul le dépôt du dossier de régularisation arrête le décompte des intérêts de retard.
Dans ce cas le contribuable doit adresser une lettre d'intention comportant son identité, le nom de la banque étrangère, les références du compte et l'estimation du montant figurant sur ce compte.
Le dossier de régularisation doit être déposé dans les 6 mois, sauf à ne plus bénéficier des minorations éventuelles de pénalités prévues par les circulaires ministérielles.
Concernant l'impôt sur le revenu, la période allongée s'étend sur dix années antérieures.
Afin de tenir compte des démarches spontanées, la majoration pour manquement délibéré et l'amende pour défaut de déclaration des avoirs pourront être réduites dans le cadre d'un dispositif transactionnel, toutefois aucune transaction n'est possible en cas de poursuites pénales pour fraude fiscale préalable à la régularisation.
En outre la transaction pourra être remise en cause s'il s'avère ultérieurement que les déclarations rectificatives ne sont pas sincères.
Maître Gérard NAVARRO
Avocat associé
Société d'avocats CDN jURIS
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